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Un petit coin de paradis, dans le département de la Nièvre.

La bergerie de Soffin, située dans le département de la Nièvre, représente un très bon exemple afin d'illustrer l'indipensable développement des milieu ruraux grâce aux animations et projets culturels. De ce fait, il s'agit d'une bergerie rachetée par un certain Alfred Alerte et entièrement rénovée afin d'en faire un lieu très joyeux et festif. Le pari est réussi. Aujourd'hui, il accueille des stagiaires, des artistes, des spectacles ainsi que des festivals.

La bergerie de Soffin est un lieu culturel unique en milieu rural. Alfred Alerte l’a achetée en ruine et l’a rénovée. Aujourd’hui, elle accueille des stagiaires, des artistes, des spectacles et un festival de danse.

Le jardin de la bergerie de Soffin est empli de jeunes gens, de soleil et de musique. Sur la scène extérieure, des enfants du Centre social du Beuvron et des adolescents en stage, encadrés par un animateur, s'adonnent à un atelier endiablé de danse hip-hop. Un camion livre du matériel, pour le festival qui s'annonce. La vaste pièce à vivre est calme, les tables sont encore inoccupées. Mais de délicieux effluves annoncent que le repas du midi est en préparation.

La bergerie vit, bouge, grouille. Ce lieu, situé à Soffin, l'un des trois hameaux du minuscule village d'Authiou, est à l'image des deux artistes qui l'ont façonné. Alfred Alerte, danseur, le propriétaire, arrivé ici en 1998, qui a eu un coup de c'ur pour cette imposante bâtisse en ruine, ancienne ferme qui fut au XIX e siècle une halte d'accueil pour les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Et Lucie Anceau, danseuse, qui s'occupe de tout ou presque dans la compagnie Alfred Alerte, administration, communication, organisation, intendance. Et qui trouve encore le temps d'animer des stages et de danser, dans les spectacles créés par la compagnie.
Nettoyer et déblayer pendant quatre étés

« J'avais travaillé auparavant dans des structures en région parisienne, à Grenoble et à Auxerre, et je cherchais un lieu pour développer mes projets dans la danse et la culture », résume Alfred Alerte. « Quand j'ai acheté la bergerie, il y avait tout à faire. D'abord, il a fallu nettoyer et déblayer. Cela a duré les quatre premières années, lors des trois mois d'été. J'ai eu la chance d'avoir été très bien accueilli par les gens du coin, d'avoir été hébergé par les voisins et aidé par les agriculteurs. »

Puis, il a entrepris d'aménager un plateau pouvant accueillir les répétitions et les représentations de danse. « Le premier spectacle a été organisé ici en 2005. » Ensuite seulement, il a rénové l'ancienne grange, pour créer une belle et spacieuse salle à manger. Petit à petit, il a modelé le lieu, concevant des loges pour les artistes et des chambres pour les héberger.
La bergerie ne dispose pas encore de chauffage. Elle est donc ouverte six mois dans l'année. Elle accueille des stages de danse (contemporaine, africaine, hip-hop), de batucada, d'a capoeira, de percussions et de yoga, ouverts à tous, débutants compris, encadrés par des professionnels. Elle est également un lieu de résidence pour des compagnies artistiques, qui viennent créer ou répéter leurs spectacles, non seulement dans la danse mais aussi dans le théâtre et le cirque.

Elle est, enfin, le cadre d'un festival de trois jours le Chemin des arts, dont la 8 e édition débutera demain. « Un festival consacré à la danse, en milieu rural », explique Lucie Anceau. « Quand on l'a lancé, il y avait des appréhensions, car la danse n'est pas très connue et rebute toujours ceux qui ne connaissent pas. Aujourd'hui ces réticences sont tombées, les habitants du village viennent au festival. »

« Un artiste qui a
des exigences de diva ne pourra pas
se plaire ici »

Et tout cela a été bâti sans aides publiques. « Le festival est subventionné, les ateliers aussi mais l'aménagement de la bergerie n'a bénéficié d'aucune aide », précise Alfred Alerte. « Entre octobre et fin avril, quand nous ne sommes pas là, nous travaillons en région parisienne et nous investissons l'argent gagné pour rénover et faire vivre ce lieu l'été. » Ainsi, Lucie Anceau anime des ateliers de danse dans des écoles.

« Pour que cela fonctionne, il faut que tout le monde donne la main », résume-t-elle. « Les stagiaires font la cuisine, la vaisselle. Il y a beaucoup de bénévolat. Un artiste qui a des exigences de diva ne pourra pas se plaire ici. »

Hier, il y avait environ 80 personnes à la bergerie. Certaines campent, d'autres dorment dans des gîtes des environs. À partir de demain, il y aura davantage de monde encore. Le festival est le point d'orgue d'un été qui n'est jamais anodin à Soffin.

Extrait de l'article paru dans le journal "Le journal du Centre", écrit Jean-Mathias Joly, Juillet 2012.

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